Cold case : une femme tuée il y a 30 ans, l'accusé du meurtre devant la justice

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La cour d'assises du Val-d'Oise a ouvert lundi le procès pour le viol suivi du meurtre de Katell Berrehouc, tuée il y a trente ans à Auvers-sur-Oise, et dont l'accusé n'a été incriminé qu'en 2018, son ADN ayant été retrouvé sous des ongles de la victime.
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Cyril E., aujourd'hui âgé de 53 ans, comparaît libre après avoir été placé en détention préventive entre juillet 2018 et novembre 2019.

Crâne légèrement dégarni, silhouette trapue, le quinquagénaire, qui nie son implication dans ce crime, écoute attentivement la lecture du rapport d'enquête par le président Marc Trévidic.

Le 11 mai 1995, Katell Berrehouc, 19 ans, est étranglée à Auvers-sur-Oise au domicile familial.

C'est son frère de 14 ans qui, rentrant du collège en fin d'après-midi, la retrouve à l'étage, allongée à demi-nue sur le lit de ses parents, un legging lui appartenant noué autour du cou.

Aucune trace de coup ni de violence n'est noté sur son corps en dehors de la marque de strangulation. De l'huile lubrifiante de préservatif est retrouvé dans son vagin. 

Selon l'autopsie, son décès a eu lieu avant 13h.

Un ADN retrouvé

Aux enquêteurs, une voisine déclare avoir vu, vers 11H, un homme frapper à la porte d'entrée du pavillon puis à celle du garage.

La description de cet homme (25 à 30 ans, mesurant entre 1,65m et 1,70m) et l'ADN de génotype O retrouvé sous un ongle de la main droite de Katell Berrehouc sont les seuls indices aux mains des enquêteurs.

La mort de la jeune fille, étudiante en hypokhâgne dans un grand lycée parisien tout en menant des études d'histoire à la Sorbonne, a été suivie d'un déploiement exceptionnel de moyens par les enquêteurs.

Empreintes digitales et ADN: tous les proches et potentiels premiers suspects sont soumis à des prélèvements, sans succès.

Les analyses s'étendent alors à l'ensemble des personnes qui ont assisté à l'enterrement de la victime - y compris un homme qui, en voyage d'études sur Van Gogh, a par curiosité suivi le cortège à Auvers-sur-Oise. Puis les prélèvements ADN concernent des centaines d'hommes habitant Auvers âgés de 25 à 30 ans et de groupe sanguin O. En vain.

Un non-lieu est prononcé en avril 2005.

Un homme innocenté après 38 ans en prison pour meurtre

En 2017, suivant une initiative nationale pour résoudre les "cold cases", le parquet de Pontoise reprend les investigations en interrogeant le fichier national automatisé des empreintes génétiques (FNAEG).

En 2018, l'échantillon prélevé sous les ongles de Katell coïncide avec l'ADN de Cyril E., condamné en 1994 à cinq ans de prison pour vols avec violences puis, en 2011, à huit mois pour violences et agression sur sa conjointe.

Le procès doit s'achever le 19 mai.

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